Consommateurs VS Influenceurs : 69% des Français font davantage confiance à leurs pairs

Une enquête Bazaarvoice (Source MyDigitalWeek, août 2018) 

Alors que l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) a établi un ensemble de bonnes pratiques pour orienter l’activité des influenceurs vers plus de qualité, la nouvelle étude internationale de Bazaarvoice, menée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, souligne le peu de crédit accordé aux influenceurs par les consommateurs européens. La confiance et la crédibilité des informations données sur Internet deviennent en effet un sujet majeur de préoccupation et les influenceurs doivent, dans ce contexte, faire leurs preuves.

Plus de 4 000 consommateurs en Europe, dont 1 000 Français, se sont prêtés au jeu de la toute dernière étude de Bazaarvoice. Parmi les enseignements clefs, on peut souligner le fait que les influenceurs sont en perte de vitesse et que le contenu généré par les consommateurs est perçu comme plus authentique.

La légitimité du contenu des influenceurs auprès des Français en baisse de 25% : quelques chiffres-clés

  • 49 % des consommateurs français disent interagir tous les jours ou plusieurs fois par jour avec des influenceurs
  • 25 % estiment passer moins de temps à regarder les contenus des influenceurs cette année par rapport à l’année précédente, essentiellement à cause du contenu répétitif pour 43 % des sondés
  • 62 % des Français interrogés pensent que les influenceurs profitent de publics jeunes et influençables et 44 % disent que leurs blogs ne représentent pas la vie réelle
  • 69% des consommateurs français font plus confiance à des avis émis par leurs pairs plutôt qu’à des influenceurs (22 %) ou des journalistes (9 %) pour prendre des décisions d’achat
  • 40 % des Français déclarent considérer que l’action des influenceurs revient à exercer un véritable métier, avec une rémunération à la clef
  • 35 % n’ont jamais acheté de biens ou services recommandés par un influenceur
  • 48 % des consommateurs français sont favorables à une meilleure régulation de l’activité des influenceurs

Une solution possible pour les influenceurs : le CGC

Benjamin Dunkel, Head of Solution Consulting & Retail Acquisition EMEA chez Bazaarvoice, intervient : « Aujourd’hui, le contenu que nous nous attendons à trouver lorsque nous prenons des décisions d’achat ne se limite plus aux avis ou aux questions et réponses provenant d’autres consommateurs et que nous pouvons trouver sur le Net. Nous faisons de plus en plus appel à notre imaginaire et pour cela les photos et vidéos – générés par les consommateurs – sont les bienvenues et de plus en plus attendues. Les influenceurs doivent donc impérativement saisir toute l’importance du CGC et adopter de nouvelles méthodes de travail s’ils entendent rester une source d’information crédible aux yeux des consommateurs. » 

Les sondés sont du même avis : 74 % des consommateurs français pensent que les influenceurs devraient partager plus de contenu issu des clients lorsqu’ils font la promotion de produits. Le Contenu Généré par les Consommateurs (CGC) garantirait alors plus d’impartialité, de crédibilité ainsi qu’une relation de confiance avec les utilisateurs du Net. Les Millenials (18-24 ans) sont plus enthousiastes sur ce sujet (79 %) que les plus âgés de 65 ans et plus (58 %).

Nouvelles générations : comment vont-elles développer leur sens critique?

 

Les enseignements de l’étude de Bazaarvoice doivent être nuancés en fonction des différentes perceptions selon les générations. En effet, les plus jeunes, sont, sans surprise, plus enthousiastes lorsqu’il s’agit d’évaluer la pertinence du contenu des influenceurs. Cependant, un paradoxe se dessine : si 45% des jeunes de plus de 18 ans estiment que les influenceurs font la promotion d’attitudes éthiques et bienveillantes, 43% des Millenials estiment que des règles plus strictes devraient être adoptées pour encadrer l’activité des influenceurs. Seul un tiers ne voit pas la nécessité d’une régulation de cette activité.

Les plus jeunes générations semblent donc se doter d’un sens critique vis-à-vis des influenceurs et ne font pas aveuglément confiance à ces derniers. Le Marketing d’Influence pourra jouer un rôle plus important à l’avenir, une fois que les Millenials auront grandi et acquis un pouvoir d’achat digne de celui des plus âgés.

Joe Rohrlich, Directeur Général EMEA chez Bazaarvoice, commente pour conclure : « Il est clair que les influenceurs doivent veiller à améliorer la qualité et l’authenticité des contenus qu’ils produisent. Il s’agit de trouver un équilibre entre les attentes des annonceurs et des publics, entre le contenu promotionnel et les résultats que l’on peut raisonnablement en attendre et qui peuvent être atteints. »